Carnet de bord

Publié le par mag

Du coup, avant-hier, j'ai rejoué du stop-camion pour revenir à Iuriusan, lieu de ma chute. Après ça, la route n'était pas meilleure et les camions pas moins nombreux, mais au moins le paysage était nouveau. Et je n'ai plus de point de comparaison de ma progression, alors je n'ai plus l'impression de mettre trois jours là où il ne m'en avait fallu que deux ... 
Hier, j'ai repris ma lente progression avec des arrêts très fréquents pour laisser passer tout le flot des engins ... Bon, je me fais à cette idée, même si elle n'est guère réjouissante. Il paraît que, passé l'Oural, la route est plus large.
J'ai trouvé pour la nuit un lac, visiblement souvent visité pour des barbecues, soirées, musique, bouteilles mais il est suffisamment grand et entouré de forêts pour m'y cacher facilement. J'ai bien dormi et commencé ma journée par un bain à la fraîche : l'eau était presque plus chaude que l'air ! Et puis, j'ai traîné un peu, lavé mes cheveux et deux-trois affaires et c'est bien !
Le camouflage de ma tente est plutôt réussi ! Ce matin après mon tour dans le lac, même en sachant où elle était je ne l'ai vue qu'une fois à une vingtaine de mètres ! Et en Ukraine, après une nuit de pluie, un jeune qui cherchait des champignons 's'est trouvé tout surpris quand il ma vue plier le camp, arrivé à 5 ou 6 m de moi ! ou alors il était seulement concentré sur ses cèpes ...
Il y a tout ce que l'appareil photo ne vous montrera pas ! les goûts, les odeurs, bien sûr. Les bruits, souvent, la fraîcheur et l'obscurité d'une pinède par un moment de cagnard. Ce papillon orange comme mon T-shift, qui m'a fait tourner dix fois sur moi-même avant de se laisser finalement immortaliser. Une biche habituée aux camions mais toute étonnée de me voir débouler et qui fuit à grands bonds. Un rapace inconnu, d'un brun chocolat noir avec une tache claire crème à chaque épaule, qui chassait parallèle à ma route, à une dizaine de mètres et à la même vitesse, jusqu'à ce que deux oiseaux plus petits viennent lui chercher des noises et qu'il abandonne le combat. Tout ce que œil ne fait que supposer, ce que le cerveau recompose à partir de fragments, une rivière à travers une rangée d'arbres, des prairies roses d'être couvertes d'épilobes, des lacs au fond des vallons, la succession des bosses de l'Oural à travers le voile de brume .. . Toue ce qui serait détruit par l'apparition de l'appareil à poses, le jeu des gamins qui se planquant derrière un arbre, le sourire à pleine dents en or de ceux qui ont pu se le permettre, les mines pour me faire comprendre les mots que je ne connais pas ...
En principe, je mange et bois ce que j'ai acheté, je n'aime pas gâcher. Avec le solide, quelques surprises, comme les pains au lait fourrés aux pois ou au poireau, mais toujours mangeable sinon bon. Pour le liquide ... J'ai jeté il y a quelques jours un soda immonde et je m'apprête à recommencer avec de l'eau. Souvent, dans les petits magasins, il faut demander ce qu'on veut et quelqu'un vous sert, pas moyen d'avoir les choses en main pour choisir. Donc ai essayé de demander ce que c'était : 'de l'eau avec ... Je ne sais pas quoi, naturel, bon pour la santé. J'imagine des plantes, du Rivella, du jus de choucroute ... Je tente ! C'était réfrigéré et gazeux quand je l'ai ouvert, ce n'est plus ni l'un ni l'autre. Ca ressemble à ma potion magique de récupération mais sans citron ni miel, pas même de sucre : eau et bicarbonate, quoi !
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